mercredi 26 novembre 2008

Child In Time

J'écris, puis je barre, je rature, je retouche, je relis, je trouve ça pourri, je réécris...
L'exercice périlleux de l'écriture en français...
Ecrire une chanson c'est pas comme écrire un blog (dans ce cas-là, les mots coulent) : il faut faire rimer les mots, leur donner du sens, du corps, et l'écueil à éviter c'est le Grand Méchant Loup : la Variété... brrrr, j'en ai froid dans le dos rien qu'à prononcer ce mot.
Alors je me bats avec ou sans mon stylo, dans le train, au boulot, dans ma tête.
Je veux parler de moi mais je veux que les gens s'identifient.
Je ne veux pas parler de moi, je veux raconter des histoires.
Ce soir je répète aux Liberty Rock Studios, là où on a enregistré l'EP "Une vie si belle" avec Leave.
En 2004.
Juste avant l'aventure Mölten.
Comme le temps passe, ça fait peur.
Il s'en est passé des choses depuis.
Qu'est-ce que je racontais à l'époque dans mes chansons ?
Qui j'étais, qu'est-ce que je voulais ?
J'ai l'impression d'être toujours le même gamin qui avance à tâtons, dans le noir complet, la peur et l'excitation au ventre.

lundi 24 novembre 2008

STOP.

Oui, je dis stop.
Stop aux digressions pathétiques de ce blog.
Vous n'avez pas à être les témoins de mon délabrement physique et cérébral, les amis.
Je vais donc tenter de positiver au maximum, et parler musique, nom de Dieu.
Vendredi soir, concert avec les Boogeymen dans un bar.
Organisation rock'n roll, micro avalé (presque) tout entier, noeud de jacks, assistance statique et néanmoins attentive, ce fut une expérience étrange et légèrement traumatisante.
Courte nuit et départ aux aurores samedi matin pour Nice.
Bombe à Orly, gros bordel pour s'enregistrer avant le vol, je somnole dans l'avion et mes oreilles se bouchent.
Arrivée à Nice : il fait beau. On dirait le printemps, là-bas.
On roule jusque Grasse, ville parfumée s'il en est, on s'enfile un Mc Do, puis on re-roule jusqu'au centre-ville où l'on doit assurer une séance de dédicaces en plein air.
C'est pile à ce moment-là qu'il commence à pleuvoir. Les stylos ne marchent pas, pourtant il y en a à profusion.
Beaucoup d'enfants, d'adolescentes fascinées par la télé, certaines me jettent leur carte à signer sans même me dire bonjour, comme si ma signature était un dû.
Expérience étrange et légèrement traumatisante, encore.
Ensuite c'est le moment des balances.
On se met d'accord avec les autres sur les chansons à jouer, quelques duos se forment, on prend ses marques dans la salle.
Après ça on se repose un peu à l'hôtel, on mange, et vient le moment du concert.
J'ai joué quelques reprises et une compo. J'en avais envie, ça m'a fait du bien et les gens ont (apparemment) apprécié.
J'ai dit que cette chanson allait apparaître sur mon triple-album à paraître, le premier disque étant constitué de reprises de chansons paillardes des années 50, le second de standards jazz version electro, et le dernier des mêmes standards mais en version big band. Pourquoi je sors des trucs comme ça en concert ? Qu'est-ce qui se passe dans ma tête à ce moment-là ? Je ne le saurai jamais...
Moments post-gig : photos, rangement du matos, discussions bizarres, get-vodka, tenancier ingrat.
Puis retour à l'hôtel.
Pourquoi faire de la musique emplit mon être tout entier d'un sentiment de culpabilité poussé à son paroxysme ?
Merde, j'avais dit que j'arrêtais.

jeudi 20 novembre 2008

Savoir se souvenir.

Je me souviens des visages de mes élèves de sixième en pleurs, lors de mon dernier jour avant mon départ pour l'émission qui a changé ma vie (pleuraient-ils parce qu'ils m'aimaient vraiment ou juste parce qu'ils savaient que j'allais devenir potentiellement connu, ce qui fait qu'après mon échec leurs larmes leur ont paru saugrenues après coup ?), je me souviens avec amertume des multiples galères avec mon groupe Leave, je me souviens de ce mec qui m'a mis une gifle à la récré devant tout le monde et à qui j'aurais dû défoncer le crâne, je me souviens de cette nuit cauchemardesque dans les rues de Paris, je me souviens avec bonheur des concerts et des fous rires avec mon groupe Leave.
Demain soir concert avec The Boogeymen, j'espère être en état, mes yeux sont rouges en ce moment. Myxomatosis ?
Ma lèvre gercée me fait mal.
Les préprods me mettent du baume au coeur, merci Jorge.
Et samedi je pars dans le Sud, à Grasse, jouer quelques chansons qui apparaissent dans des Bandes Originales de films. Connus.
Grease ? Dirty Dancing ? Stand by me ?
Yeah.

mercredi 19 novembre 2008

I had to kill them all.

Elles ont toute haï au moins une fois son égoïsme.
Sa solitude, son mal-être, sa différence.
Cette chose qui avait évolué comme un cancer en son sein, lui l'enfant solitaire qui avait été forcé de se construire une carapace épaisse, en titane, comme Robocop.
Humilié, raillé, mal dans sa peau, l'enfant devenu adolescent s'était fabriqué un monde avec ses propres codes, ses idoles et ses fascinations parfois malsaines.
L'Art l'avait frappé de plein fouet et grâce à lui il avait échappé à l'Ennui, à la Mort, à la Vie.
Tout entier il s'était lancé dans une quête de création sans fin, sans lendemain, sans but précis, avec une hargne dévastratrice et néanmoins salvatrice.
Les filles le fuyaient mais la Musique pansait ces plaies ouvertes, qui ne cicatriseraient certainement jamais mais au moins elles ne seraient plus à vif, léchées qu'elles seraient quotidiennement par sa Muse évanescente.
Et puis merde, maintenant tout ça était vu comme de l'égoïsme par les gens qu'il rencontrait.
Savaient-ils ? Son histoire, son désespoir latent, sa rage intérieure, le feu qui le consumait ?
Savaient-ils qu'il se sentait mal en compagnie de personnes dont la réussite sociale l'écrasait, lui coupait le cerveau en fines lamelles ? Qu'il avait envie de tuer les hommes normaux à la peau parfaite, presque de les pendre nus dans une forêt, les laissant agoniser là pendant des jours ?
Pourquoi cette haine envers la normalité ?
Devenir normal c'est la perte de l'inspiration.

lundi 17 novembre 2008

Sore Throat.

Putain, ça sonne comme un nom de groupe de hardcore de merde.
Mais le fait est que c'est récurrent, comme la foule qui se presse tous les ans dans les magasins au moment de Noël pour acheter des trucs : l'hiver, j'ai mal à la gorge toutes les deux semaines.
ça râpe, ça irrite, ça use, ça ronge.
Je devrais peut-être faire plus de sport afin de renforcer mon système immunitaire.
Mais je hais le sport.
Scorsese qui filme les Stones en tout cas c'est cool, qu'on aime ou pas Jagger et sa bande. ça a égayé mon dimanche matin embrumé.
Vendredi j'ai enregistré dans le studio d'un ami à la campagne, quelques chansons avec my mate Sergio on bass. That was fuckin' cool, et on a 4 chansons en plus pour se décider sur celles à choisir pour le passage en studio de décembre.
On a de la pop, de l'ultra-pop, un truc un peu funky (!), un truc un peu VUesque, tout ça sonne un peu brouillon et spontané mais il y a de l'idée.

mercredi 12 novembre 2008

AC/DC Party.

It was awesome.
Pure fun, mate !
Je suis arrivé avec Mr Collipark, conseiller et homme d'affaires (très) avisé (lui, pas les affaires, encore que) et je suis reparti avec lui, à l'aube.
On a même vu le soleil se lever sur la route, l'haleine pleine de café, fatigués mais heureux.
Heureux parce que la soirée fut merveilleuse, merci Mr Ullmann.
Le son était énorme, le lieu (la Flèche d'Or) rempli, et l'ambiance bien plus qu'au rendez-vous.
J'ai donc joué "Ride on", ballade bluesy étirée sur plusieurs minutes, et Dieu que j'ai pris mon pied... j'en ai même enlevé celui du micro, par accident je précise, et non pour copier Sir Mercury ! Quoique l'idée est assez charmante...
En sortant de scène, interview avec Paris Première et Canal, souvenir d'une époque pas si lointaine où l'omniprésence des caméras faisait partie de mon quotidien.
Week-end prochain : travail sur des pré-prods. J'ai hâte !



Merci à Karine Lopez, et au téméraire Stéphane Portier pour les photos.

vendredi 7 novembre 2008

Me in a rock'n roll band.

Etrange journée que celle d'hier...
Temps pluvieux.
Au travail dès 7h30.
Puis directement après, je cours dans le train pour Paris, sans payer bien sûr.
J'écris des paroles, yeah yeah yeah. Je francise "Drunk in Paris", défi qui me paraissait impossible le matin-même.
Je suis fier de moi.
Bon, ce texte n'a pas encore passé le "test de la relecture du lendemain", qui consiste à se repasser les quelques lignes griffonnées l'esprit reposé et dénué de toute euphorie créatice.
J'ai même peur de le relire.
Bref.
J'arrive dans le 18ème, quartier de la Goutte d'Or, je prends une mousse dans un bar où les vieux jouent aux dés, puis me dirige vers la salle de répet, ce grand Fou de Nicolas Ullmann m'ouvre, et on commence à bosser sur Ride On avec un fuckin' rock'n roll band, with Yarol on guitar. Yeah, gonna change my evil ways !
Rendez-vous ce soir à la Flèche d'Or pour la suite.
Ci-dessous quelques photos du concert de samedi dernier, with my mates The Boogeymen.




(Merci à Tilie pour les photo : Festival Overdrive with the Boogeymen)

mercredi 5 novembre 2008

Sometimes I feel so happy, sometimes I feel so sad

Yup, sometimes life's a bitch.
Les semaines sont rudes en ce moment, la dépression guette, je deviens cyclothymique.
Mon compte bancaire souffre d'une hémorragie, il se vide comme un veillard sénile qui répandrait ses excréments dans un service de gériatrie touché par la crise.
Travailler plus pour gagner plus et dépenser plus, et ainsi vivre moins.
Et comme si ça ne suffisait pas des gens me traitent de loser, me tordent l'âme, me mettent la pression, parlent dans mon dos, par peur d'affronter ma colère et ma haine.
J'en viens à jalouser tout ce qui peut s'apparenter à une quelconque forme de réussite sociale, je me sens tellement inférieur avec mes obsessions qui me vrillent constamment le cerveau.
Ce week-end j'ai joué dans un festival rock avec mes comparses les Boogeymen, au coeur d'un trou perdu à la campagne.
Balance étrange = éclate sur scène.
Aujourd'hui, m'amuser quand je joue (tiens, marrant ça) est une priorité, la vie est bien assez fade comme ça.
Et puis après le gig on a rencontré plein de gens, bon ok le trajet du retour fut quelque peu longuet mais qu'importe.
Je suis également en recherche de financement pour l'enregistrement d'un disque, j'ai pour projet de mettre éventuellement un de mes poumons/reins (voir ce qui est le plus utile) en vente à cette fin.
Je sais que personne ne viendra me prendre la main : cette perspective m'effraie énormément et me galvanise à la fois.




Merci au courageux Stéphane Portier pour ces photos.